Le « blues » du manager
Observons de nos jours le comportement de nos managers qui ne se voient plus qu’en « problem-solvers » afin de justifier leur propre existence !
Une théorie ou un modèle a le mérite d’être assimilable ou acceptable de manière universelle. Une recette est souvent question de goût et impliquera des changements parfois profonds qui auront un impact non négligeables sur les résultats. Ces changements auront d’ailleurs pour effet pervers de modifier radicalement le problème et donc de mettre en doute la stratégie et les solutions initiales !
Pourquoi ce classicisme managérial ? Est-ce par facilité ? Il est vrai qu’au royaume de l’opérationnel, les recettes sont reines. Mais au bout du compte, si j’utilise un marteau jour après jour, tout finit par devenir un clou ! (Maslow) Et à force de taper sur le clou, on se prend à croire que c’est la bonne solution. Le manager moderne serait donc devenu trop « opérationnel » ? C’est un constat désolant et il est temps de revenir à quelques principes de base du management, des principes basés sur l’intelligence au sein de la méthode MVA360 (MD)
En management, pas de recettes, mais des principes
Une entreprise est une organisation sociale qui produit et vend des produits et des services contre de l’argent. Pour produire et vendre des produits et des services, une entreprise doit être efficace. Pour produire et vendre des produits et des services sur le long terme (une entreprise n’est pas censée mourir), une entreprise doit être efficiente.
Pour gérer une entreprise, il n’existe pas des manières de faire et de penser qui permettent d’arriver avec certitude à l’efficacité et l’efficience. En d’autres mots, il n’existe pas de meilleures pratiques qui puissent agir comme des conditions suffisantes pour l’efficacité et l’efficience. Il y a, par contre, des conditions nécessaires. En effet, il existe certaines idées et certaines pratiques fondamentales – qui agissent donc en tant que principes – sans lesquelles les entreprises ne peuvent atteindre un minimum d’efficacité et d’efficience.
Pour agir avec efficacité et efficience à un niveau managérial sur et dans la réalité, il faut comprendre la réalité. Pour comprendre la réalité, il faut disposer de certains concepts et les mettre en relation, c’est-à-dire qu’il faut théoriser. Donc, pour agir à un niveau managérial, il faut comprendre et théoriser.
On voit ici toute l’importance de ces principes qui forment l’essence même du « Management Intelligence ». Sans oublier bien entendu les outils managériaux qui d’une part simplifieront la mise en œuvre des actions et d’autre part garantiront l’atteinte de l’efficacité et de l’efficience. Car au bout du compte, on ne demande pas au manager d’obtenir des résultats, on lui demande d’aider ses équipes à obtenir des résultats de manières efficiente.
De quels principes parlons-nous?
Pour clarifier notre propos, nous allons simplement lister deux axiomes qui nous semblent important pour comprendre le « Management Intelligence » :
- L’étude scientifique du management repose sur la compréhension des phénomènes (et donc sur leur sens et leur signification), pas sur une explication causale et déterministe des phénomènes.
- Les activités fondamentales d’une entreprise sont, d’une part, l’exécution du travail (faire), qui se fait par la division des tâches et des activités, puis par leur coordination, et, d’autre part, le suivi du travail exécuté (faire faire).
Un bon manager se doit de comprendre les phénomènes avant de pouvoir analyser une situation. Prendre la mesure de la situation avant de prendre des mesures. Une approche déterministe ne permet pas de voir la
signification des phénomènes car elle conduit souvent à une analyse non pas en fonction de la réalité mais en fonction des à priori des parties prenantes.
Ensuite, un vrai manager ne fait pas, il fait faire (voir le billet précédent). Il est là pour aider l’opérationnel et de ce fait, il doit pouvoir mettre en œuvre des stratégies qui lui permette d’anticiper le comportement de l’opérationnel.
Conclusion
Gary Hamel parlait d’ « innovation management » et indiquait la voie à suivre en insistant sur la nécessité de réinventer le management. Nous proposons non pas d’innover mais simplement d’apprendre aux managers une nouvelle approche de « management intelligence » basée sur des principes garantissant l’efficacité et l’efficience au service de l’entreprise. L’avantage de cette approche réside dans son universalité. Elle peut s’appliquer à tout domaine de management : gestion de projet, gestion d’entreprise, gestion de produit, gestion de marketing, gestion de startup, etc. comme le démontre par exemple le « Project Management Intelligence ».